Jour 1 : 22/05/2019. Démarrage de la construction sur le terrain

Comme dans tout projet de construction on commence par la VRD :

La réalisation des voies d’accès, la mise en œuvre des réseaux d’alimentation en eau, en électricité et en télécommunication.

La voie d’accès sera recouverte par du calcaire plus fin, lorsqu’elle aura été stabilisée. Pour le moment, à part les camions de chantier, il n’y a pas grand chose qui peut rouler dessus.

Les fourreaux pour l’électricité, l’eau de la ville et les Telecom sont tirés le long de la voie d’accès au terrain. (50ml)

Les grands principes

Souhaitant nous focaliser sur l’essentiel, le principal objectif était que la maison soit correctement conçue et optimisée dans son fonctionnement..

De son emplacement sur le terrain à sa conception technique,  il s’agissait donc de réfléchir à construire une maison :

  • Econome en énergie, pour de faibles couts de fonctionnement et pour contribuer à la réduction de la facture énergétique globale.
  • Composée de matériaux sains, pour notre bien être et une grande  sensation de confort
  • Spacieuse et habitable, pour permettre d’y mener tous types d’activités
  • Avec un bilan Carbonne le plus faible possible, pour respecter l’environnement dans lequel elle s’intégrerait.

A l’heure où on a plutôt tendance à aligner les habitations sur les voies de circulation, nous préférions donc la disposer en respectant quelques critères bioclimatiques assurant le meilleur fonctionnement naturel de la maison :

  • Construction tournée vers le Sud (Ca tombe bien, la vue sympa est au sud, mais ça,  ça faisait partie des critères de choix du terrain)
  • Peu d’ouvrants au nord et plantation d’arbres à feuilles persistantes à proximité, pour réduire l’impact du froid et du vent
  • Large baies vitrées au sud pour profiter des apports thermiques et de la luminosité
  • Brise soleil, casquettes horizontales et plantation d’arbres à feuilles caduques au sud,  pour réduire l’impact du soleil en été sans réduire la luminosité en hiver

Ce type d’implantation devrait nous permettre d’avoir une solution fonctionnelle, naturelle, nous apportant un très haut niveau de confort.

Concernant la construction en elle même, toujours dans l’objectif de consommer le moins possible, et d’atteindre un certain niveau de performance énergétique, nous nous orientons vers une maison au standard passif, dont les 4 critères sont :

  • Besoins en chauffage < 15 kWh/(m².a) ou puissance de chauffe < 10 W/m²
  • Besoins en énergie primaire totale (électroménager inclus) < 120 kWh/(m².a)
  • Étanchéité de l’enveloppe : n50 ≤ 0,6 h-1
  • Moins de 10 % d’heures de surchauffe annuelles (>25°C

A titre de comparaison, la RT20132 qui est le standard obligatoire applicable pour toute construction neuve en France est la suivante :

  • Besoins en chauffage;, éclairage et ventilation < 50 kWh/(m².a) avec des grilles d’interprétation très libres
  • Étanchéité de l’enveloppe : 0,6 m3/(h.m²) pour le résidentiel / 1 m3/(h.m²) pour le collectif / aucun seuil pour le tertiaire

Plus simplement, un Bâtiment Passif, c’est : une isolation renforcée, des fenêtres dites « chaudes », une ventilation avec récupération de chaleur, l’étanchéité à l’air, la suppression des ponts thermiques, l’optimisation des apports solaires gratuits, ainsi que l’utilisation d’appareils peu gourmands en énergie. Financièrement, le Bâtiment Passif est le meilleur compromis de construction entre coût global d’exploitation et investissement.

Pour construire cette maison passive nous aurions très bien pu utiliser des matériaux efficaces, traditionnels, mais peu écologiques tels que le béton, le polystyrène, … Notre volonté étant de viser la performance sans sacrifier l’environnement, nous avons essayé de concilier les 2 et nous sommes orientés très naturellement vers une maison ossature bois.

Ce principe de construction ne présentant, dans notre cas et pour nous, que des avantages :

  • Rapidité de mise en œuvre.
  • Filière locale biosourcée et écogérée durablement
  • Matériaux naturels (bois de charpente non traités)  apportant un vrai confort de vie
  • Principe constructif permettant un très haut niveau d’isolation
  • Durabilité
  • Intégration dans le paysage
  • Cout raisonnable

Pour améliorer encore le fonctionnement de la maison, tout en garantissant une certaine autonomie de fonctionnement, nous souhaitions profiter des ressources naturelles et les éléments disponibles sur le terrain.

L’eau :

Nous avons prévu un forage pour nous  alimenter en eau à usage domestique, d’irrigation et de consommation.

Afin d’éviter les nappes superficielles qui peuvent se trouver fréquemment polluées et dont la qualité d’eau est très fluctuante, nous allons puiser directement dans la nappe phréatique (nappe de la craie) se trouvant sous le terrain, à 60 mètres de profondeur.

Cette nappe à le double avantage d’avoir un niveau élevé et stable et une excellente qualité, avec des eaux claires, de dureté moyenne, riches en fer, et en minéraux. 

L’installation d’eau domestique sera complétée par un adoucisseur, une série de filtres à pots de différentes granulométries et d’un stérilisateur UV permettant de détruire la quasi totalité des bactéries pouvant se trouver dans l’eau.   

Malgré toutes ces  précautions, des analyses d’eau fréquentes et aux différentes périodes de l’année seront nécessaires pour nous assurer de sa qualité constante.

En complément, l’eau de pluie sera récupérée depuis les gouttières, jusqu’à un réseau de stockage et d’irrigation pour l’extérieur, en sortie d’assainissement. (En sortie uniquement. Il est interdit de raccorder le traitement des eaux pluviales au réseau d’assainissement)

La terre :

Afin de profiter des apports de la terre, nous souhaitions mettre en place un système de chauffage par géothermie avec échangeur eau/eau. Un liquide circule dans des tuyaux enterrés à plusieurs mètres de profondeur afin de récupérer les calories du sol. Ces calories passent dans un échangeur pour venir préchauffer de l’eau qui circule dans des tuyaux intégrés dans les planchers de la maison.

Bien que ce dispositif soit très efficace et permette de réaliser de vraies économies de chauffage dans une maison traditionnelle, une rapide discussion avec notre constructeur nous faisait comprendre qu’avec les faibles besoins en chauffage de notre maison, cet investissement ne serait jamais rentabilisé et serait parfaitement inutile. Nous abandonnions donc rapidement le système de géothermie pour privilégier des bêtes radiateurs électriques à inertie. « Ca représente un investissement minime et la plupart du temps ils seront éteints. »

L’air :

Ne pas abandonner l’opportunité de profiter de la terre, et profitant du budget libéré par l’abandon de la géothermie, nous nous sommes  réorienté vers la mise en place d’un puits provençale. le fonctionnement est identique, mais bien moins couteux à mettre en place : Des conduits d’aération en grès sont enterrés à 3 mètres de profondeur sur une longueur de 50 ml et alimentent en entrée la ventilation de la maison. Cet air est réchauffé par les calories du sol (à 3 mètres de profondeur, l’air est à une température constante, toute l’année, aux alentours de 12°c)

En hiver, l’air injecté dans la maison est donc préchauffé, permettant une économie d’énergie pour le chauffage. Inversement, en été, l’air injecté est refroidi, permettant de bénéficier d’une climatisation naturelle.

De part ses propriétés, le grès permet également de réguler l’hygrométrie de l’air à un niveau parfait pour le confort de vie des habitants.

Le feu :

Le dernier élément à prendre en compte pour optimiser le fonctionnement de la maison et  se rendre un peu plus autonome, est le soleil. Nous avons logiquement pensé à l’installation de panneaux solaires ou photovoltaïques. Ces installations permettent de transformer l’énergie solaire en électricité et/ou en calories pour chauffer un circuit de chauffage ou d’Eau Chaude Sanitaire. 

Concernant la production d’électricité, il y a 2 stratégies qui s’opposent :

  • L’autoconsommation : L’électricité produite est utilisé pour notre consommation propre, immédiatement ou stockée via des batteries pour être consommée lorsque les panneaux photovoltaïques ne produisent pas.
  • La revente : L’électricité produite est injectée dans le réseau de distribution national  dans le but d’être consommé par n’importe quel consommateur.  

Personnellement, je considère que cette 2e solution n’a aucun intérêt. Produire quelque pour en faire du commerce, alors qu’on en a besoin pour sa propre consommation , me semble une hérésie.

Alors évidemment, si le prix de vente est supérieur au prix d’achat, le résultat économique peut paraître intéressant. Mais c’est sans tenir compte du fait que le prix de vente est fréquemment réindexé et revu à la baisse, et surtout qu’on reste dépendant de la stratégie et de la politique des grandes compagnies de production d’énergie. ce qui n’est pas la meilleure façon de gagner en indépendance. Surtout pas en ce moment avec un secteur de l’énergie fortement instable et sous tension.

Evolution du prix d’achat et du prix de vente du KWh

Au delà de tout ça,  je suis suffisamment contre toutes ces politiques commerciales qui privilégient le profit et le court terme plutôt que l’éthique et l’intérêt général, sans tomber moi même dans les mêmes déviances.

Concernant les panneaux photovoltaïques, il faut avouer que ce n’est pas simple de se faire une religion. Il y a plusieurs types de panneaux, le secteur est en évolution constante, avec des innovations intéressantes, mais pour lesquelles nous n’avons aucun recul ni aucun retour d’expérience. Toujours est il que, si on regarde ce qui se fait de plus courant, on fait rapidement face à 3 problèmes majeurs :

  • Le rendement des installations : Aujourd’hui un panneau photovoltaïque « standard » offre un rendement compris entre 12 et 15% pour les panneaux polycristallin) et jusqu’à 18% pour un panneau monocristallins. Cela signifie qu’il convertit 12 à 18% de la lumière en électricité. On se rend rapidement compte que ce rendement reste faible et est dépendant, en plus de la technologie, de la puissance du panneau, de la zone géographique d’implantation, de l’orientation et de l’inclinaison du panneau, de la surface, etc. … On peut donc s’attendre à ne jamais atteindre les rendements annoncés. Pour en finir avec le rendement, il faut également savoir que les panneaux solaires peuvent être garantis pour une durée de vie allant jusqu’à 15 ans, période pendant laquelle, la courbe de rendement baisse significativement.
  • Le stockage de l’électricité : Par essence, les panneaux produisent de l’électricité, la journée, or, la consommation d’électricité se situe majoritairement en soirée ou  la nuit, période où le panneau ne produit rien.  il faut donc trouver une solution de stockage pour permettre de gérer la désynchronisation entre la phase de production et la phase de consommation. Pour cela on a un multitude de possibilités à base de batteries. Je ne rentrerai pas dans les détails techniques, mais les technologies mures, fonctionnelles, durables et propres ne sont pas vraiment ce qu’on retrouve à ce sujet.
  • Et l’écologie dans tout ça :  Justement parlons en des panneaux « vert ». Si on se contente de regarder le cycle d’exploitation, c’est un système propre, indéniablement. Il nécessite peu d’entretien et il consomme l’énergie la plus durable et la plus abondante qu’il soit. Parcontre, si on prend en compte les phase de conception, de production et de recyclage, alors la, le bilan carbone devient beaucoup moins vert.  matériaux non recyclables, polluant, voir toxiques pour l’environnement. durée de vie très courte, …  La technologie du panneau photovoltaïque, ramené à son rendement n’a absolument rien d’écologique, qu’on se le dise.

Ceci étant dit, il reste la question du panneau solaire, afin de produire du chauffage ou de l’Eau Chaude sanitaire. Je ne m’étendrai pas non plus sur ce sujet, car si ces dispositifs offrent un rendement bien meilleur, le cout de l’investissement et les réserves indiquées précédemment on fait que nous avons abandonné tout idée d’installer des panneaux, quelque soit leur nature. Peut-être que dans quelques années, nous y reviendrons et peut-être aurons nous des solutions  réellement vertes et réellement performantes. il sera toujours temps d’ajouter ce dispositif.

La localisation

Le terrain est situé à Fresnes (41700) petit village du Loir et Cher (Région Centre Val de Loire) situé en plein cœur de la Sologne et d’une superficie d’environ 16km².

Ce village est rattaché au canton de Montrichard, et fait partie de la communauté de communes du Controis. La population actuelle est de 1130 habitants.

Fresnes, se situe à proximité de Contres, et au Sud de Blois, la plus grande ville proche. Pour y aller :

Moins de 2 heures de chez nous. On empreinte la N118, puis l’autoroute A10 jusqu’à la sortie 17. Principalement 3 voies, roulantes et peu embouteillées quelques soit l’heure et la période.

Pour ceux qui ne souhaitent pas payer le péage, il y a la possibilité d’emprunter les routes nationales sur tout le parcours, mais la durée du trajet s’en retrouve significativement allongée..

Une fois sortis de l’autoroute on suit la direction du Zoo de Beauval ou Vierzon, pendant une vingtaine de minutes.. On finit par arriver au petit village de Cormeray, qu’on traverse en levant un peu le pied.. Au rond point, on prend la première sortie, puis aux panneaux « les touches », la première route à gauche et encore à gauche. En début de rue, vous passerez devant un viticulteur bio qui semble réputé. (Sauger) C’est forcément bon signe. A une centaine de mètres à droite, vous êtes arrivés.

La rue se situe en dehors du centre-bourg. Elle dessert principalement des habitations et permet d’accéder à la foret qui longe la départementale qui permet de repartir vers Paris.

Concernant les environs, il y a de nombreuses activités possibles :

  • Visites touristiques :
    • Châteaux de la Loire
    • Jardins et pépinières des châteaux
    • Zoo parc de Beauval
    • Vignes et caves
    • Ville de Blois
  • Balades :
    • en vélo
    • en forêt
  • Sports mécaniques :
    • Quad
    • Motocross
    • Karting
  • Restauration :
    • Une très bonne table à Contres : La botte d’asperges
    • De nombreux restaurants à Blois
    • Peu de livraison à domicile : une pizzeria et un kebab.

Le terrain

Les visites de terrain s’enchainent.

Terrain trop petit. Terrain trop grand. Terrain trop cher. Terrain mal exposé. Terrain mal situé. Terrain vendu. Terrain non constructible. Terrain avec maison en ruine. Tiens, en parlant de ça, on souhaite un terrain avec une maison à rénover ou un terrain vierge à construire ? Les 2 s’envisagent.

On en a donc vu beaucoup des terrains, souvent sur les annonces, parfois on s’est rendu sur place, …. Sans être vraiment convaincu, mais en restant décidés à trouver notre petit coin de tranquillité.

Et à force de persévérance et probablement avec un peu de chance, on finissait par trouver cette perle rare qui rassemblait la majorité de nos critères.

Alors aux premiers abords, et en photo…. On parle plutôt d’un champs, on est d’accord.

Le terrain est en friche depuis 2 ans. Il est recouvert d’herbes hautes, de lianes et de saules, l’arbre local qui adore les sols argileux et humides et qui graine très fortement. Idéale donc pour se faire du broyât afin d’alimenter le compost et pailler les sols.

Il s’agit de 4 parcelles reconstituées en second rang permettant d’obtenir une belle surface de 25 000 m2, dont 4000 sont constructibles.

Pour les géomètres : (parcelle 839 et 840)

https://www.cadastre.gouv.fr/scpc/afficherCarteParcelle.do?CSRF_TOKEN=VFZ9-DKEG-AORJ-DBOC-EPKA-4LK2-QVRG-BDFW&f=HK0940000A01&p=HK0940000A0797&dontSaveLastForward&keepVolatileSession=

En fond de parcelle, au sud, une pièce d’eau nous séparant de la forêt.

Sur rue, au nord, 2 parcelles appartenant au même propriétaire et également en vente.

Pour la petite histoire et afin de nous assurer une certaine tranquillité, on a essayé d’acquérir les 2 parcelles sur rue, à un prix défiant toute concurrence. Bon le coup de poker n’ayant pas fonctionné, les propriétaires ont gardés leurs terrains. Mais on ne désespère pas. A l’heure où j’écris ces lignes, les terrains n’ont pas trouvé d’acquéreurs. On peut donc toujours espérer s’agrandir.

Concernant le prix justement, on peut considérer qu’on est tombé sur une très bonne affaire. Aujourd’hui pour la moitié du prix on peut espérer obtenir une surface 10 fois plus petite.

Cela s’explique par le fait que la parcelle est trop grande pour la majorité des particuliers qui viendraient s’installer à la campagne et qui n’ont pas envie d’entretenir une telle surface. Et trop petite pour un agriculteur, même bio, qui recherche des surfaces plus importantes et aussi avec des accès plus faciles. Le terrain n’était donc pas simple à vendre. On verra si on ne regrettera pas notre choix dans les mois à venir. D’autant plus que, même si le prix est très bon, il reste au delà la de ce qu’on comptait investir initialement pour le terrain, mais bon, il faut savoir saisir les opportunités au moment où elles se présentent.

Enfin, concernant le voisinage, nous avons à droite un couple de retraités qui continue à faire du maraichage. Des anciens qui pourront nous conseiller et nous aider à nous intégrer. A gauche un jeune couple qui s’est installé il y a 4 ans et qui semble apprécier réellement leur cadre de vie.

Ils aiment à nous parler du calme, des relations très bienveillantes avec les voisins, des nombreux matins quand ils se réveillent avec la nature, en admirant les chevreuils qui passent au fond du jardin et des soirs où ils se couchent en contemplant le ciel chargé d’étoiles sous la voie lactée visible à l’oeil nu.

Sincèrement, si notre essentiel n’est pas là. Je ne peux pas imaginer ce que je pourrai demander de plus.

Alors en attendant de pouvoir gouter à ce cadre de vie fabuleux, nous nous contentons de quelques photos qui nous aident à patienter et à nous projeter.

S’éloigner de Paris, mais pour aller où ?

Savoir qu’on ne se trouve pas au bon endroit c’est bien, mais trouver l’endroit idéal, c’est autre chose. La première question que nous nous sommes donc posée n’a pas été celle dont la réponse était la plus simple à trouver : Où souhaitions nous nous installer ?

Ce qui était clair c’est que nous cherchions un coin au calme, mais pas complètement isolé non plus. Un endroit où on pourra trouver un terrain de bonne dimension, pour avoir des voisins sans vivre les uns sur les autres . Un coin de campagne où la nature aurait une place importante, sans avoir à subir les désagréments de grandes exploitations agricoles. Un lieu où se mettre au vert, sans pour autant renoncer aux commodités, à proximité d’une petite ou moyenne ville de province.

il nous fallait également un endroit rapide et facile d’accès, pour pouvoir faire des allers retours la semaine vers la région parisienne. On se disait qu’au delà de 2 heures de voiture, nous finirions par ne plus avoir la motivation pour y aller régulièrement et pour en profiter pleinement. Nous tracions donc un cercle à +/- 2 heures de voiture autours de Paris.

Comme nous cherchions un climat plutôt favorable pour profiter de l’extérieur et de la nature on s’orientait plutôt sur la partie sud de ce cercle.

Le cercle magique

Vers l’Est, une région que je connais bien : La Bourgogne. Une belle région, peut être un peu trop rurale et sinistrée, mais pourquoi pas ? En plus mon frère est la bas, ça permettrait de nous rapprocher. Euh bah en fait non, pour aller en Bourgogne il faut prendre l’A6. Et l’A6, en période de vacances, le WE et même les soirs de la semaine, c’est trop la merde aux portes de Paris. On ne tiendrait plus nos 2 heures de route, alors on oublie l’Est.

Il nous reste donc un arc de cercle au Sud Sud-Ouest de Paris. La région du Mans et les pays de la Loire. En y réfléchissant après coup, ça parait tellement logique. Au Mans il y a des voitures et dans la Loire il y a des châteaux. Comment aurait-il pu en être autrement ?

On commence alors les recherches de terrain par département, un peu partout, sans savoir ce qu’on cherche. Le 72, le 41, 45, 37, 18.

Déjà, ça permet de se faire une première idée des prix des terrains et puis, au fil des recherches et des trouvailles on commence à se déplacer sur zone pour découvrir on l’espère, notre petit coin de paradis.

On arpente la campagne sarthoise, avec ses petits coins tranquilles, vallonnés et bien verts. On s’attendrait à y croiser des hobbits. Malgré tout, peut-être peu trop vert à notre gout, avec dettes beaux terrains proposant des vues magnifiques, mais souvent un peu isolés et laissés à l’abandon.

En parallèle, les pays du centre et de la Loire, qu’on connait un peu plus. Beaucoup plus plat mais tellement riche culturellement et historiquement.. Une région dynamique, touristique en plein développement.

La perle rare se trouve forcement quelque part dans ces paysages..

Ras le bol.

On parle souvent de la crise de la quarantaine… Me concernant, et étant plutôt en avance sur mon âge, j’ai surement fait la mienne bien plus tôt… Néanmoins, à 42 ans, je constate encore et de plus en plus fortement que ce système ne me convient pas. Une crise de la cinquantaine précoce ? Non je ne pense pas. Je me rappelle, il y a quelques années déjà, m’être dis « mais qu’est-ce que je fous là ? » Mais on se pose la question, on passe à autre chose et puis on oublie. Et cette question revient de temps à autre. Le truc c’est que ces derniers temps cette question revient bien plus souvent.

Est-ce normal de se sentir si différent, aussi peu à sa place, alors qu’en théorie, il n’y a rien à dire, j’ai de la chance. La chance d’avoir une famille sans problème, de partager ma vie avec une femme (presque) parfaite (Se rapportant aux femmes, le « presque » à une dimension relative et importante 😉 ), des amis fidèles, un bon boulot. Je ne manque vraiment de rien, et pour autant …

Mais du coup, c’est quoi le problème ? Et si comme disait l’autre « l’enfer, c’est les autres ». Ne serait-ce pas ce système, auquel je croyais m’adapter, dans lequel je me sentais privilégié, dont je pensais maitriser les règles et les codes qui a changé, ou qui s’est simplement révélé à moi ? Le fait est que je ne me retrouve en rien dans ce monde qui m’entoure.

Etant plutôt d’un naturel sociable et ne pouvant pas imaginer quitter le monde urbain il y a encore quelques années, je me rends compte aujourd’hui que je ne supporte plus rien de ce monde. La promiscuité, une telle concentration qu’il en devient difficile de respirer. Des rapports aux gens et aux choses artificiels. Une perte de sens. Et … pas une journée qui passe sans être heurté et agressé par la connerie humaine.

Une journée à peu près standard se résume à ça : C’est la nana qui n’a pas vu le sens unique dans ta rue et qui manque de te foutre en l’air parce que t’arrive en face en 2 roues… à qui tu fais l’effort d’expliquer la situation, mais qui t’engueule en plus parce que tu lui fais perdre du temps. C’est sûr c’est compliqué de regarder (respecter) les panneaux. C’est le connard de commerçant, qui, non content de te faire chier le matin à 06h quand il installe son stand, vide le distributeur de sac à caca qui vient d’être réapprovisionné par la voirie avec tes impôts, pour s’en servir pour ses clients. C’est sûr, ça coute cher d’acheter des sacs en plastique quand tu es commerçant. (Je ne demande même pas qu’ils soient recyclables) Du coup, Je passe sur la mamie qui fait chier son labrador devant ta porte et qui, même si elle l’aurait voulu, ne trouve pas de sac à caca, ton pied servant alors de ramasse merde. C’est les collègues de boulot que tu dois te fader à longueur de journée, qui t’expliquent les grandes théories de la vie, qui font tout mieux que tout le monde, mais qui au final passent leur temps à surtout faire de la merde. Merde qu’on te demande bien évidemment de nettoyer. Tu en a maintenant sur les chaussures et sur les mains. C’est ton syndic qui fait installer un beau système d’interphone par Visio, mais ce dernier ayant été installé de travers par un artisan charcutier, la caméra est trop haute et affiche le dessus du crane de toute personne mesurant moins d’1m80 et l’ensemble des sonnettes palières ayant été désactivées, on ne peut donc plus sonner à ta porte. Là encore tu essayes de prendre sur toi et tu alertes sur la situation, mais on te répond que pour les sonnettes c’est un « vice caché » qu’on ne pouvait pas prévoir. Et pour la caméra, il suffit juste de demander à la personne de se reculer pour la voir entièrement. Ce n’est pas très grave. Tout ça pour la modique somme de 12K€. C’est encore ton syndic qui te fait signer un devis de 5K€ pour la pompe de chauffage de la chaudière qui est en panne. Remplacement fait, tu t’inquiètes que le chauffage ne soit pas remis en route et là on t’explique que c’est normal. La chaudière est toujours en panne. Il faut maintenant changer la pompe de recyclage pour 2,5K€ supplémentaire…. Sérieusement ? On va parler du diagnostic ? Et le pire dans tout ça, c’est que ce syndic n’est plutôt pas mauvais… en général. C’est un mec cette fois-ci, qui prends le même sens interdit et qui manque également de te foutre en l’air une seconde fois. Après la bonne journée de merde que tu viens de passer, tu te dis qu’il faut mieux que tu le laisse se barrer parce qu’il y a une chance sur 2 que tu passes dans les faits divers pour lui avoir éclater la tronche à coup de casque …. C’est la petite racaille du coin qui roule sur un scooter, sans casque, sur un trottoir, à toute blinde et qui manque de renverser une mère de famille avec sa poussette. Suivi de pas trop près par une voiture de la BAC qui manque de peu la même mère de famille avec sa poussette. Vraiment pas trop près parce qu’il ne faudrait pas risquer d’écraser la racaille quand même ce serait trop dommage. Et pour finir la journée en beauté, c’est le gars qui rentre chez lui le soir, qui se gare sous ta fenêtre à 2h du mat en laissant tourner le moteur et la musique à fond, pendant 15 mn. Dépité, et toujours habité par cette vision de toi en prison pour faits divers, tu te résignes à te relever et simplement fermer la fenêtre, malgré la canicule et ton appartement qui affiche une température intérieure idéale de 30,4 °c.

Des exemples comme ça je pourrai en donner des centaines, et si ces anecdotes pourraient paraitre amusantes ou insignifiantes, personnellement, quand il n’y a pas un jour qui passe sans que ça n’arrive, ça a tendance à me gâcher la vie. Pour ceux qui se posent également la question, il faut savoir que nous ne vivons pas dans les quartiers, mais que nous sommes en plein centre d’une belle banlieue chic du 92 appelée Boulogne-Billancourt. Je n’ose même pas imaginer comment ça se passe ailleurs en Ile de France. Bref vous l’aurez compris j’ai besoin de m’éloigner un peu de tout ça et de retrouver la tranquillité d’esprit et la quiétude à laquelle j’aspire. Et comme je suis quelqu’un qui a pour habitude de se prendre en main, sans subir la situation et sans attendre que tout tombe tout cuit, tout seul, et bien c’est ce que j’ai décidé de faire !!!!

Pour les pages suivantes, je vous rassure, je laisse de côté la thérapie comportementale et psychanalyse. Nous nous focaliserons plutôt sur les aspects positifs et les côtés enrichissants de cette aventure. Je pense sincèrement qu’à toute chose malheur est bon, et même si j’ai un avis assez critique et une vision assez noire sur ce qui m’entoure, cela n’est pas de nature à me paralyser, bien au contraire cela m’encourage à expérimenter de nouvelles choses…. Et c’est aussi comme cela qu’on avance et qu’on progresse.